Si seulement s'agissait juste de placer un bon jab,
trouver un bon job et rebondir sur un boom tchak.
Mais c'est bien plus compliqué...
Demande à Djib si pour s'activer il attend qu'on lui dise hadjimé.
Je ne vais pas me plier en quatre pour un denier,
mais l'impression qu'ils prennent mon CV comme une crotte de nez;
ou une vieille capote usagé.
Pourtant jeune, autonome, je maîtrise mes verbes, mes sujets.
A quoi bon? Pour porter des cartons.
J'écarte donc l'utilité du Bac. Et puis merde...
J'ai ma chance, manque de ce qu'ils appellent "handicap".
J'ai eu ce taf grâce à mon nom, mon prénom, mon épiderme.
Je le sais. Honte à eux et leurs critères.
Précaire est le statut, car y a moins d'ouvertures qu'en après-guerre.
Mon grand-père m'a dit "c'est la vie".
Je viens de faire mes heures si tu me croises en ville et ravi.
Ce qui est sûr, aujourd'hui y a trop de gars cupides.
Faut que je calcule comment ne pas suer pour un gras du bide.
On ne me dira pas "choisis entre ce poste et celui-ci".
Je suis lucide, certains ont quitté l'usine par le suicide.
Prit dans l'étau, le système n'est pas là pour plaire,
mais te pompe l'air si t'as retiré la merde de tes paupières.
Faut que tu bâtisses, que tu consommes....
Ça t'attriste? la tise console. Ravale tes voyelles, tes consonnes.
Si ça ne te plait pas, t'as pas le choix!
Finir barjots sous la belle étoile, combien s'y prépare?
Tu n'es pas à l'abri. Je ne passerai pas entre les mailles non plus,
donc t'assures, quitte à casser de la brique.
Ou partager ton impatience avec la Brink's.
On veut à boire, à manger. Un besoin, pas un caprice.
Un coup de poker plus risqué que le 2 sur 4.
Avec l'Etat comme croupier, tu te feras plumer cartes sur table.
Et t'auras beau me sourire, pire, me demander si ça va.
Je ne comprends pas, tu ne vois pas? Je viens là traînant des savates.
Nan, je ne peux pas t'énumérer tout ce qui m'agace.
Aucune gratitude, toute façon je passe et me casse.
Peut-être bien parce que je n'aime pas cette case trop étroite.
J'ai signé sachant qu'on m'a trompé.
Je ne crois plus au taf = la santé.
Il n'y a qu'à voir nos anciens, incassables mais retraités cassés.
Comment me contenter d'une journée à 50€.
C'est sans compter sur l'espoir que tu coupes la poire en deux.
La mission de rentrer sans liens de parenté.
Sans pistons, faut juste savoir ramper.
C'est noté. Je ne suis pas né pour bouffer l'herbe.
Recherche une bouffée d'air loin de ceux que le taf fédère.
Respect à ceux qui font ce qui leur plait, à ceux qui ont noyé la corvée sous la passion.
Enfin bref, qu'on ne vienne plus me "faut taffer".
Faut générer des finances, produire quelque chose, nuance.
Dis-moi quoi d'autre, quand t'y penses concrètement.
C'est ce qui fait que mes petits gens pensent autosuffisance.
Ou imaginent et visent un biz légal. Tu parles!
T'es vite refroidis par les charges fiscales.
Tu grailles 40% des bénéfices.
Alors je gratte mon treizième mois grâce au marché noir et pas aux socialistes.
"Chasseur au cerveau froid, qui tabasse, mange, mâche et recrache toutes les fuites en avant", tels sont les propos de Zo
(abcdrduson) pour qualifier Mod Efok.
Rappeur solo, à l'initiative du projet "Légitime Déviance" sorti en 2015, il croise aujourd'hui ses rimes pragmatiques avec celles de Sitou Koudadjé et Kaiman Lanimal pour le projet "3 Points"; disponible en format digipack....more
Pour ce troisième album, Sameer Ahmad n'a pas lésiné sur les punchlines, digne successeur de Perdants Magnifiques (que je conseille vivement) c'est une victoire sans conteste que nous offfre ici ce parolier hors paire. Trop de (bonnes) choses à dire et pas assez de place, écoutez par vous-même ! Mention spéciale à 'Sitting Bull', 'Papa Legba' et très spéciale pour 'Brasero' / 'C.A.B.' / 'Logos' et 'H2O'. Merci pour cet album capitaine, ô capitaine. v a l e n t i n — s i t u